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Friday, May 12, 2006

Reinterpreting The Word "Barbarian"

A neat article via Arts & Letters Daily that looks at the reinterpretation of the word " Barbarian".
The Roman interpretation became the only one that counted, and the peoples whom they called Barbarians became for ever branded — be they Spaniards, Britons, Gauls, Germans, Scythians, Persians or Syrians. And, of course, “barbarian” has become a byword for the very opposite of everything that we consider civilised.

The fact that we still think of the Celts, the Huns, the Vandals, the Goths and so on as “barbarians” means that we have all fallen hook, line and sinker for Roman propaganda. We actually owe far more to the so-called “barbarians” than we do to the men in togas.

In the past 30 years, however, the story has begun to change. Archeological discoveries have shed new light on the ancient texts that have survived and this has led to new interpretations of the past. In Roman eyes the Celts may have lacked battle strategy, but their arms and equipment were in no way inferior to the Roman army’s. In fact the Celts had better helmets and better shields.


3 Comments:

Anonymous Anonymous said...

I know that the word "Barbarians" was used by romans for others civilisations who don't belong to greek or romanian one's.

11:34 AM  
Blogger Roumi said...

@Hannibal : mon cher Hannibal, décidément tu me fais bien plaisir avec cette note et celle d'hier !!!!!!!!!! Je t'adore !

Alors je confirme que le terme de barbare a un sens très précis dans l'antiquité. Pour les Grecs, les Barbares étaient tous ceux qui n'étaient pas grecs et en particulier ceux qui ne parlaient pas le grec.
Cela étant dit, il faut nuancer. D'abord, les Grecs respectaient certains non Grecs tels que les Etrusques et les Romains. Ils partageaient avec eux certaines valeurs culturelles, politiques et religieuses donc ils pouvaient se considérer comme proches.
D'autre part, au sein du "monde" grec, il ne faut pas penser que tout était uniforme : il y avait divers dialectes grecs selon les régions ; il y avait de multiples Etats, souvent réduits à une simple ville entourée d'un petit territoire (= cité). Chacun de ces micro Etats avait ses particularités culturelles, politiques ou religieuses ... Les Grecs, à travers leur définition du "barbare", donnent l'illusion d'être totalement semblables entre eux alors que le "monde" grec est finalement assez hétérogène.

Pour les Romains, c'est le même principe ; les Barbares sont les non Romains et les non Grecs. En effet les Romains se considèrent comme des Grecs (ils prétendre descendre du prince troyen Enée !) donc ils raisonnent en terme de "monde gréco-romain" opposé au reste des peuples.
L'image du Barbare est souvent désuète chez les Romains ; c'est à dire qu'il y a toujours un décalage entre ce qu'ils disent et la réalité. Quand César écrit sur la Gaule, il base une partie de son récit sur des écrits antérieurs de plusieurs décennies, sans prendre en compte les évolutions de son propre temps. De même, jusqu'à la fin de l'Empire, on s'attache à rappeler que les Gaulois ont pillé Rome en 390 av. J.-C. alors même qu'à la fin de l'Empire les Gaulois sont fortement imprégnés par la culture romaine et qu'ils sont pacifiques. En fait, Rome continue à évoquer cet événement en particulier car, pour que le modèle romain vive, il faut pouvoir lui opposer un autre modèle. Pour que le Romain définisse sa propre identité, il doit disposer d'un contre modèle ; le contre modèle, c'est ce fameux "barbare". L'image du Barbare permet au Romain de saisir sa singularité ; elle lui permet de se sentir fier de ce qu'il est, de savoir ce qu'il n'est pas, de savoir ce qu'il ne veut pas être.
Evidemment, si on lit les récits gréco-romains au pied de la lettre, on en arrive à considérer que ces fameux "Barbares" n'avaient aucune qualité, n'étaient capables de rien, étaient totalement incultes, se comportant simplement comme des brutes.

Une lecture critique des sources littéraires antiques montre que ce n'est pas le cas. D'autre part, comme le dit l'article que tu as mis en lien, l'archéologie a fait beaucoup progressé cette question. L'archéologie a notamment montré que les Grecs et Romains établissent des liens forts, en particulier des liens économiques, avec ces fameux Barbares. Par exemple, les Gaulois ont fait du commerce avec les Grecs et les Romains bien avant que Rome ne conquiert la Gaule. Cela veut dire que Rome avait en fait déjà commencé à influencer la vie de ces Gaulois qu'elle continuait pourtant à qualifier de Barbares. Même chose en Afrique romaine, Rome était souvent embarrassée par la présence des tribus nomades ; mais elle commerçait avec ces tribus, elle utilisait ces tribus comme relais avec les populations d'Afrique saharienne et même avec l'Afrique noire. Et enfin, les tribus contribuaient à l'approvisionnement des soldats romains. Donc là encore ces fameux "Barbares" étaient en réalité déjà très imprégnés de la culture de ceux qui les dominaient ou tentaient de les dominer.
Il va de soi que, une fois certaines régions pacifiées, on regardait les individus habitant au delà comme des "Barbares". Une fois la Gaule pacifiée, on se met à regarder au delà : les Vandales, les Goths, ... Au fur et à mesure que Rome assimile certains individus, elle a tendance à trouver de "nouveaux" Barbares, toujours pour pouvoir continuer à définir l'identité romaine.

Tous ces peuples qui ont été confrontés aux Grecs et aux Romains possédaient souvent une culture avancée dans certains domaines. Ils ont d'ailleurs en partie contribué à l'enrichissement de la civilisation gréco-romaine... certains l'ont fait modestement ; d'autres ont eu une influence plus grande. Il y a une grande variété de cas.

Moi ce qui me fascine quand je fais mon travail d'historien de l'antiquité, c'est que j'y trouve des débuts de réponse pour d'autres questions plus proches dans le temps.
Voici quelques unes de ces réflexions :
- aucun conquérant n'a effacé totalement les civilisations conquises.
- au contraire, chaque rencontre entre un conquérant et un peuple conquis a généré une culture originale ; plus une région géographique a été conquise souvent, plus elle est originale.
- aucun "monde" n'est homogène, hier comme aujourd'hui. Les gens se réclament comme appartenant à un "monde" ; ils voient ce monde auquel ils pensent appartenir comme une chose homogène alors qu'il y a en réalité une grande hétérogénéité. aussi on peut se demander si ces mondes existent réellement ou non... et s'ils existent, à quoi servent-ils sinon à nous rassurer, à nous donner l'illusion qu'on est pas seul, que d'autres gens sont comme nous et peuvent nous aider. Le Grec se rassure en voyant en son voisin un Grec... mais tous les ans, au printemps, ce grec va se battre contre son voisin grec pour lui montrer sa force et sa supériorité ! Le Romain intègre progressivement les peuples conquis, tentant de créer un monde uniforme mais l'antiquité tardive montre un éclatement de ce "monde" romain suivant des lignes de fracture qui correspondent souvent à des divisions plus anciennes. Ces grands mondes n'existaient et n'existent donc souvent que dans la tête des gens et n'avaient ou n'ont pas une réalité aussi grande qu'on le pense ; en réalité ce qui était sans doute le plus important et l'est encore aujourd'hui, c'était et c'est l'échelle régionale et locale, un monde à taille plus humaine, un monde bien spécifique, toujours très original par rapport aux entités voisines. On chercher naturellement à rechercher au delà de ce cercle réduit des gens qui nous ressemblent, pensant ainsi être plus fort ; et on cherche aussi souvent des gens qui ne nous ressemblent pas... pour définir notre identité par rapport à ces "autres". C'est dans la nature humaine. Peu de gens échappent à ce mode de pensée. Il y en a heureusement, mais pas beaucoup, et on n'écoute pas ces gens en général ; c'est dommage.
A+ Hannibal

2:58 PM  
Blogger Roumi said...

... je voulais juste préciser la fin de mon message précédent qui est peut être un peu obscure.

En fait, ce que je veux dire c'est que beaucoup de gens revendiquent leur appartenance à un monde et définissent ceux qui appartiennent à leur monde et ceux qui n'appartiennent pas à leur monde. C'est cela que je voulais souligner et qui me paraît dommage.
Personnellement je parle à tous ; je n'appartiens à aucun monde cloisonné, sinon celui des humains qui ont un coeur.
J'espère que j'étais pas trop maladroit dans la façon de m'expliquer :)

3:42 PM  

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